Allemagne : Une infirmière risque d’être emprisonnée le 28 février pour avoir critiqué la négligence des soins…
Angelika-Maria Konietzko a travaillé en service de nuit d’un centre pour patients atteints de démence à Berlin, Demenz-WG. Son contrat de travail prévoyait 3 heures de travail actif et 8 heures… de garde. L’employée c’est vite rendu compte qu’un tel système de soins ne suffisait pas et était simplement irresponsable. Car il s’agit de patients qui ne sont pas autonomes et qui ont besoin de soins constants. Un des patients devait être régulièrement suivi pour éviter qu’il ne s’étouffe. C’est pour cette raison qu’Angelika demandait à l’employeur de transformer la garde en temps de travail normal.
A partir de ce moment elle a été victime de harcellement de la part de l'employeur et de son avocat. Finalement, en 2006, elle ne pouvait plus travailler. L'avocat de l'employeur a été jusqu'à la menacer durant sa garde de nuit pour la forcer à signer son licenciement.
Les associations d'infirmières en charge des pateients atteints de démance ont confirmé que ces malades ont besoin de soins continus. De tels soins n'étaient pas garantis dans le centre en question, malgré le fait que Demenz-WG est financé pour des soins 24h sur 24h par la Caisse de maladie, les familles et, lorsque la famille ne peut payer, par un dotation de la municipalité. De plus la publicité de l’entreprise affirmait qu’elle garantit les soins permanents.
Le Tribunal du travail et la Cour d’appel de Berlin ont cependant statué en faveur de l’employeur… jugeant qu’il n’est pas de la compétence de l’employé de décider des modifications du contrat du travail. La Cour n’a pas examinée l’affaire dans le fond et c’est limité à enregistrer l’avis de l’employeur et de son avocat.
Bien qu'il a été démontré que l'employeur ne respectait pas les soins qu'il annonçait, personne n'a porté pleinte contre lui alors que la pleinte d'Angelika a été déboutée pour des raisons formelles et elle doit payer les frais de justice. Elle refuse de le faire, jugeant que sa répitation professionnelle a été atteinte et qu'elle a perdu de ce fait la possibilité de travailler. C'est pour cette raison qu'elle doit être emprisonnée le 28 février, pour une durée qui pourra atteindre 6 mois.
Un comité de solidarité avec Angelika a été créé, composé de militants syndicaux critiques, avec la présence d'un prêtre-ouvrier et d'une députée au Bundestag de Die Linke…
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