« EASY JET
attitude » au Zénith de Toulouse !
Hier soir,
jeudi 26 avril 2012, je participais au Zénith de Toulouse à la soirée « Pas de
quartier pour les inégalités » organisée pour les 20 ans de l'AFEV. Une soirée
placée sous le signe de la solidarité, de la participation de tous et de la
non-discrimination.
Malgré
cela, je me suis vue enjointe par le service de sécurité du Zénith de rejoindre
les places réservées aux personnes handicapées, parquée à l'écart des autres
places, et isolée des autres participants. Il s'agit d'un emplacement au
premier niveau des gradins, séparé du reste du public, et auquel on accède par
un cheminement particulier, après avoir franchi 2 portes coupe-feu.
Souhaitant
participer à la fête avec tous, et non pas à l'écart, j'ai vite quitté la place
qui m'avait été assignée, pour rejoindre la salle, de plein pied devant la
scène.
J'étais
accompagnée d'une amie qui ne peut rester debout durablement, et qui bénéficie
pour cela d'une carte de priorité (ex carte station debout pénible).
Alors que
je demandais au personnel de sécurité s'il pouvait nous prêter une chaise afin
que l'amie qui m'accompagnait puisse s'asseoir à côté de moi, l'agent de
sécurité qui m'avait conduit et assigné aux places réservées, est venu me dire
que je n'avais pas le droit de rester dans la salle pour des raisons de
sécurité. Et il a exigé que je rejoigne les emplacements réservés.
Ce que j'ai
refusé, arguant du fait qu'il était discriminatoire de m'empêcher de participer
au spectacle comme tous les autres spectateurs ! Que le fait de prévoir les
emplacements réservés ne veut pas dire que les personnes handicapées doivent y être
assignées !
J'ai donc
refusé de quitter la salle, et dit à l'agent de sécurité de faire venir son
supérieur s'il persistait dans sa position.
Un
responsable de la sécurité est venu, et j'ai accepté de sortir de la salle le
temps de discuter avec lui. Il m'a affirmé que le règlement de sécurité
interdisait ma présence dans la salle et que je devais impérativement rester
dans la partie réservée aux personnes handicapées. Il a aussi invoqué un arrêté
municipal qui mentionnerait cette interdiction. Il a fait valoir qu'avec la
foule, il lui serait impossible de m'évacuer si je restais dans la salle. Je
lui ai fait remarquer que j'étais autonome dans mes déplacements avec mon
fauteuil électrique et que je pouvais sortir de la salle de la même manière que
les autres spectateurs. De plus, la salle n'était pas bondée, et je n'avais
aucune difficulté à circuler parmi les spectateurs.
Je me sentais
d'ailleurs beaucoup moins en sécurité dans la partie réservée aux personnes
handicapées, très isolée, où il doit être facile d'oublier quelqu'un…
J'ai alors
demandé au responsable de la sécurité de me montrer le texte qui interdirait ma
présence, mais bizarrement, il n'a pas été en mesure de me le présenter. Mais il
a continué à faire pression de manière importante, afin que je quitte les
lieux. Ce que j'ai formellement refusé de faire.
J’ai du me
présenter, préciser que je suis responsable d’une association, que je participe
aux commission d’accessibilité de la ville de Toulouse et que je connais mes
droits et qu’il était donc hors de question de me faire bouger sans motif
légitime.
Ne pouvant
pas physiquement me sortir de la salle (moi + mon fauteuil = 250 Kgs), ils ont
finalement abandonné l’idée de me faire sortir.
Mais j’ai
quand même eu droit à une petite mesquinerie finale : ils ont refusé de
prêter un siège à l’amie qui m’accompagnait nous obligeant finalement à quitter
la salle.
S'agit-il d'un excès de zèle de
quelques agents de sécurité, ou de la politique du Zénith de Toulouse ? Si c'est le cas, je trouve cette
attitude discriminatoire, vexatoire, et non fondée.
D'autant
que j'étais déjà venue au Zénith, pour une manifestation organisée par la
mairie de Toulouse, et que j'avais pu ce jour-là accéder à l'ensemble des
bâtiments de RDC sans aucune contrainte et sans que l'on tente de me
« parquer » à part.
Quant au
parallèle avec Easy Jet, c'est le fait que des professionnels se servent du
prétexte de la sécurité pour refuser la participation des personnes en
situation de handicap, ceci de manière abusive.
Odile
MAURIN
Toulouse,
le 27 avril 2012
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