27/10/2011

Un tiers des SDF d'Ile-de-France atteints d'un trouble psychiatrique sévère

Un tiers des SDF d'Ile-de-France atteints d'un trouble psychiatrique sévère

LEMONDE.FR avec AFP | 26.10.11 | 20h50 • Mis à jour le 26.10.11 | 21h13





Un SDF sur un trottoir parisien en novembre 2005.

Un tiers des personnes sans domicile fixe en Ile-de-France sont atteintes d'un trouble psychiatrique sévère, et un tiers, encore, souffrent au moins d'une addiction (alcool, drogues, médicaments), selon une étude de l'Inserm et de l'Observatoire du Samu social de Paris, rendue publique mercredi 26 octobre.

Cette étude, réalisée sur un échantillon de 840 personnes à la demande de la préfecture de police et de la Ville de Paris, indique, dans le détail, que 31 % des personnes sans domicile souffrent de troubles psychiatriques sévères. Parmi eux, 13,2 % souffrent de troubles psychotiques, notamment de schizophrénie (8,4 %) et de troubles délirants persistants (3,5 %). D'autres souffrent de troubles sévères de l'humeur, notamment de dépression (6,7 %), et de troubles anxieux (12,2 %).

CAS PLUS NOMBREUX ET FRÉQUENTS QUE POUR LA POPULATION

Ces cas de maladies mentales sont "infiniment plus nombreux et plus fréquents que la population générale", note Pierre Chauvin, directeur de recherche à l'Inserm, soulignant par exemple que seulement 1 à 2 % de la population générale est atteint de troubles psychotiques.

De même, le risque suicidaire est cinq fois plus élevé dans la population sans domicile francilienne (21,8 %) que dans la population générale (4 %).

L'enquête montre également que près d'une personne sur trois (28,5 %) souffre au moins d'une addiction, notamment à l'alcool (21 %) ou au cannabis (16 %). Une fréquence trois à cinq fois plus importante que dans la population générale.

"LOGEMENT D'ABORD"

Mais "toutes les personnes sans logement ne sont pas atteintes de troubles mentaux. C'est une population infiniment plus diverse", insiste M. Chauvin, qui distingue notamment "les troubles psychologiques graves, préalables à la perte du logement", et les troubles dépressifs, qui sont plus "une conséquence de la vie sans logement". Les troubles psychologiques sévères se retrouvent davantage parmi la population masculine d'âge mûr, née en France, et hébergée dans des dispositifs d'urgence ou d'insertion.

Pour les personnes schizophrènes notamment, "la perte de logement succède au déclenchement de la maladie", en raison des épisodes délirants des malades et du"rejet du voisinage", a souligné Marie-Jeanne Guedj, psychiatre au service des urgences psychiatriques de l'hôpital Saint-Anne. Les troubles dépressifs sont quant à eux plus fréquents chez les femmes seules avec enfants, migrantes et hébergées dans des hôtels sociaux, a précisé Emmanuelle Guyavarch, directrice de l'Observatoire du Samu social.

L'étude prône notamment de prévenir le plus possible les pertes de logement des personnes psychotiques, afin d'éviter des ruptures de soins. Une expérimentation baptisée "Logement d'abord", visant à reloger ces malades en leur apportant un accompagnement sanitaire et social, est en cours dans quatre villes de France, a indiqué M. Chauvin.


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