L’administrateur défend le personnelLa verrue sera soignée en mars - SudOuest.fr
«Il est dangereux de faire l'amalgame entre maltraitance et dysfonctionnements. »
L'administrateur
provisoire de l'IME de Moussaron, nommé par l'ARS, tape du poing sur la
table. « Il n'y a pas, ici, de violence physique ou verbale. Au
contraire, depuis un mois et demi que je suis ici, je constate un climat
de bienveillance et de patience des personnels envers les enfants. »
http://www.sudouest.fr/recherche/index.php?q=moussaron
Campagne « à charge »
Alain
Dewerdt veut « rétablir la vérité ». Le fonctionnaire est clair : « Ce
que la campagne de presse, à charge, a appelé maltraitance c'est, dans
le cas de Moussaron, ce que le rapport de l'ARS nomme des
dysfonctionnements. Ceux-ci ont engendré de mauvaises conditions
d'hébergement (toilettes pas cloisonnées, par exemple) qui ont fait que
le personnel a été obligé de travailler dans ces conditions. » Depuis le
reportage de M6 qui filme, juste avant Moussaron, un autre centre où le
personnel crie sur les enfants, « les gens font l'amalgame ». Au rayon
légumes du supermarché, certains entendent des réflexions
désobligeantes, leurs conjoints sont insultés sur leur lieu de travail.
Même à l'école, les enfants répètent ce qu'ils entendent à la maison et
stigmatisent leurs camarades, répétant que leur « maman frappe des
enfants handicapés ». Alain Dewerdt est catégorique : « Les salariés
sont à bout. » C'est également ce que nous avons pu constater hier
matin.
Pour autant, l'administrateur ne nie pas les graves
problèmes. « Je suis justement là pour qu'ils soient réglés, et vite. »
Il explique que « les dysfonctionnements se trouvent dans le bâtiment
ancien et dans une partie du château. Beaucoup sont déjà traités (lire
notre édition du 21 janvier). Le reste le sera avec le réaménagement
global de l'institution. » Les boxes en verre se situent justement dans
ce bâtiment ancien ainsi que la salle de bain, qui se trouvaient à la
vue des lits des enfants les plus atteints. Une cloison a été installée.
« Les contentions se font désormais sur prescription écrite.
Auparavant, le médecin, Mme Doazan, donnait ses prescriptions oralement.
C'est terminé, affirme l'administrateur. Quant aux images de la salle
de bain avec plusieurs enfants, elles ont été tournées un jour de
surcharge pour des raisons de travaux sur un autre secteur, refusés par
l'ARS. » La direction avait un projet de travaux mais n'avait pas déposé
les plans à l'ARS.
Pas question donc de fermer
l'établissement : « L'ARS en a besoin. » Non plus de virer la direction :
« S'il avait fallu le faire, on l'aurait déjà fait. J'ai déjà vu cela
dans un cas d'agression sexuelle sur un enfant. C'est autrement plus
grave que des dysfonctionnements. »
mon commentaire :
Si
cet administrateur a bien tenu ses propos, il est inquiétant qu'il ne
connaissance pas les définitions de la maltraitance
Les différentes formes
de maltraitance
Classification du Conseil de l'Europe (1992) :
-
Violences physiques: coups, brûlures, ligotages, soins brusques sans
information ou préparation, non-satisfaction des demandes pour des
besoins physiologiques,
violences sexuelles, meurtres (dont euthanasie).
• Violences psychiques ou morales: langage irrespectueux ou dévalorisant,
absence de considération, chantages, abus d'autorité, comportements
d'infantilisation, non-respect de l'intimité, injonctions paradoxales.
-
Violences médicales ou médicamenteuses: manque de soins de base,
non-information sur les traitements ou les soins, abus de traitements
sédatifs ou
neuroleptiques, défaut de soins de rééducation, non prise en compte de la
douleur...
- Négligences actives: toutes formes de sévices, abus, abandons, manquements
pratiqués avec la conscience de nuire
- Négligences passives: négligences relevant de l'ignorance, de l'inattention de
l'entourage
-
Privation ou violation de droits: limitation de la liberté de la
personne, privation de l'exercice des droits civiques, d'une pratique
religieuse.
Violences matérielles et financières: vols, exigence de pourboires, escroqueries
diverses, locaux inadaptés.
Des attitudes d'irrespect, des non réponses, des familiarités imposées sont aussi des formes de maltraitance.
Sur
la violence institutionnelle, il est conseillé de se référer aux
travaux de Madame Lagraula-Fabre, et notamment l'article sur « la
violence institutionnelle dans les établissements sociaux et
médico-sociaux, une question de droit ? » (publié dans la revue de droit
sanitaire et sociale nov.-déc. 2006).
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